Michel Le Bris - 1944 - 2021
Michel s’en est allé
Ecrivain, essayiste et créateur du festival Etonnants Voyageurs en 1990, Michel Le Bris est décédé aujourd’hui le samedi 30 janvier 2021, à son domicile, auprès de sa femme Eliane et de sa fille Mélani.
Fidèle à sa volonté et fort de son éternel enthousiasme, le festival Etonnants Voyageurs vivra, car, comme Michel l’insufflait à chacun, nous sommes plus grands que nous !
Une planète nommée Le Bris, par Dany Laferrière
Dans BIBLOBS du 31 janvier 2021
Et pendant ce temps Michel Le Bris, ce complice de toujours, faisait ses adieux aux livres, aux fleurs, à la mer, à Stevenson, à sa femme Eliane, à sa fille Mélani, et à ses nombreux amis éparpillés sur cinq continents. Je me suis assis près de la fenêtre, avec un verre de vin, pour observer l’agitation continue autour de la gare de l’Est. Et pendant ce temps Michel Le Bris, flairant l’aventure, s’enfonçait dans un chemin boisé dont il ignore où il le mènera...
Mort de l’écrivain Michel Le Bris
30/01/2021
Spécialiste de l’œuvre de Robert Louis Stevenson, créateur du festival Etonnants voyageurs à Saint-Malo, Michel Le Bris est mort samedi 30 janvier à l’âge de 76 ans, a annoncé sa famille.Combien de vies peut-on faire tenir dans une seule ? Combien de passions ? Michel Le Bris s’est astreint à multiplier les unes et les autres sans compter, lui qui fut écrivain, éditeur, journaliste, directeur de festival, après avoir été militant d’extrême gauche – et sans jamais cesser d’être un fameux connaisseur du romantisme allemand comme du free jazz, de la piraterie et des explorateurs en tout genre, un amoureux jamais las de la baie de Morlaix qui l’avait vu naître, en même temps qu’un fou de voyages et particulièrement d’Amérique. Michel Le Bris est mort dans la nuit du vendredi 29 au samedi 30 janvier à l’âge de 76 ans, a annoncé sa famille dans un communiqué publié sur le site du festival Etonnants Voyageurs, dont il était le fondateur....
fondateur du festival "Etonnants voyageurs"
Sur le site de FRANCE INFO, le 30 janvier 2021
... Né le 1er février 1944 à Plougasnou, près de Morlaix (Finistère), dans une famille très modeste, Michel Le Bris, après un détour par un lycée versaillais, est diplômé d'HEC en 1967. Il est rapidement happé par mai 68 et l'effervescence qui suivra.
Directeur de La Cause du peuple en 1970, il se retrouve huit mois en prison à la Santé pour "délit d'opinion". Aux côtés de Jean-Paul Sartre, il est aussi l'un des fondateurs de Libération en 1973.
Tour à tour journaliste, producteur, éditeur, spécialiste de Stevenson, passionné par les pirates, Michel Le Bris a écrit de nombreux ouvrages. Mais sa grande oeuvre restera le festival de littérature Etonnants Voyageurs, élargi ensuite à l'image.
Ancré à Saint-Malo depuis sa création en 1990, le festival, dont il était toujours le directeur, a vu défiler au gré de ses éditions des centaines d'écrivains du monde entier qu'il a contribué à faire connaître en France. ...
La mort d'un voyageur
Michel Le Bris est né le 1er février 1944 à Plougasnou, dans le Finistère, fils d'une femme de ménage. Il a raconté dans son dernier livre, Pour l'amour des livres (Grasset), alors qu'il était déjà face à la maladie, comment la lecture l'avait sauvé, lui « enfant perdu de Bretagne ». D'Hugo à Tolkien en passant par Guillevic, il doit tout aux livres. « Arrive un moment où l'on doit se dire que chaque livre à venir sera peut-être le dernier », écrivait-il dans ces pages. Il y rendait hommage à cet instituteur qui lui a ouvert la possibilité de « pouvoir créer des mondes avec des mots ». Il n'a pas fait Normale supérieure, comme le lui conseillait son professeur, mais HEC....
"Je suis né du combat entre terre et mer"
L'écrivain évoque son enfance bretonne, sa découverte de la littérature-monde à 10 ans, Mai 68 et son rapport à l'écriture. Michel Le Bris qui disait de lui : "Je suis né du combat entre terre et mer".
Le mai 68 de Michel Le Bris
En 1968, Michel Le Bris, futur patron d’Étonnants Voyageurs, est déjà passionné de littérature et de musique. Il est à Paris et il écrit pour Le Magazine Littéraire...
Pour une littérature monde en français

Le manifeste (mars 2007)
Plus tard, on dira peut-être que ce fut un moment historique : le Goncourt, le Grand prix du roman de l’Académie française, le Renaudot, le Fémina, le Goncourt des lycéens, décernés le même automne à des écrivains d’Outre-France. Simple hasard d’une rentrée éditoriale concentrant par exception les talents venus de la « périphérie », simple détour vagabond avant que le fleuve revienne dans son lit ? Nous pensons, au contraire : révolution copernicienne. Copernicienne, parce qu’elle révèle ce que le milieu littéraire savait déjà, sans l’admettre : le centre, ce point depuis lequel était supposée rayonner une littérature franco-française n’est plus le centre. Le centre jusqu’ici, même si de moins en moins, avait eu cette capacité d’absorption qui contraignait les auteurs venus d’ailleurs à se dépouiller de leurs bagages avant de se fondre dans le creuset de la langue et de son histoire nationale : le centre, nous disent les prix d’automne, est désormais partout, aux quatre coins du monde. Fin de la francophonie. Et naissance d’une littérature-monde en français....