Violences contre les femmes
"Pas une de plus"

Dernière minute, le 25 janvier 2021 :
Le 3919 est sauvé ! Définitivement ?
Devant la mobilisation pour contrer la mise en concurrence du 3919, le gouvernement a suspendu l'appel d'offre
♦ En 2021 : au 12 avril, 32 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon (source : noustoutes.org)
Rappel
♦ En 2020 : au moins 100 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon
♦ En 2019 : au moins152 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon
♦ En 2018 : 121 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon
♦ La tranche des femmes âgées de 30 à 39 ans est la plus touchée (22,4%), suivie de celle des 40-49 ans (17,2%), puis des 20-29 ans (15,5%). Dans 32,8% des cas, l’auteur des faits s’est suicidé après son acte.
♦ 220 000 femmes majeures sont victimes de violences au sein du couple chaque année.
♦ Certaines des victimes ont pu alerter les forces de l’ordre quant au comportement inquiétant et violent de leur conjoint ou ex. Mais pour beaucoup, la réponse de la police n’a pas été à la hauteur. “On ne se déplace pas pour ça, Madame”, a-t-on répondu à Stéphanie, 39 ans, alors que son ex-conjoint essayait de forcer la serrure de son appartement. Le lendemain, son père la retrouvée égorgée chez elle.
♦ En 2018, 82 enfants ont perdu leurs parents à la suite d’un homicide conjugal. Près de 60 d’entre eux étaient présents lors des faits, mais la plupart ne font l’objet d’aucun suivi.
Combats et métamorphoses d'une femme

Livre d'Edouard Louis
Pendant une grande partie de sa vie ma mère a vécu dans la pauvreté et la nécessité, à l’écart de tout, écrasée et parfois même humiliée par la violence masculine. Son existence semblait délimitée pour toujours par cette double domination, la domination de classe et celle liée à sa condition de femme. Pourtant, un jour, à quarante-cinq ans, elle s’est révoltée contre cette vie, elle a fui et petit à petit elle a constitué sa liberté. Ce livre est l’histoire de cette métamorphose.
Entretien avec l'auteur (sur France Culture (5 avril 2021))
"Quand j'ai commencé à écrire, je l'ai fait avec cette idée que, au fond, le monde social reposait en chacun de nous et que, de par une démarche autobiographie, de par l'écriture de soi, on pouvait raconter le monde. J'ai connu dans ma vie des gens des classes populaires. J'ai rencontré des gens de la bourgeoisie. J'ai vu des femmes. J'ai vu des gays. J'ai vu des hétérosexuels. J'ai vu beaucoup de réalités qui m'entouraient. Et ce que j'essaie de faire avec ce livre sur ma mère et avec les autres, c'est au fond de produire une forme de grande fresque du monde social à partir d'une démarche autobiographique. Ce serait produire une forme de geste balzacien."
Si je disparais

Roman graphique de Brianna Jonnie et Nahanni Shingoose
« Mon nom est Brianna Jonnie. J’ai quatorze ans. Je suis autochtone. J’ai plus de chances de disparaître que mes pairs »
En 2016, Brianna a écrit une lettre ouverte de dénonciation pour sensibiliser le public à la négligence des services de police dans la recherche des femmes autochtones disparues.
Si je disparais est un roman graphique coup de poing, basé sur une histoire vraie, ou plutôt sur trop d’histoires vraies.
La disparition et le meurtre de femmes et de filles autochtones ne sont PAS uniquement des problèmes autochtones canadiens. Ce sont des tragédies qui relèvent des droits humains partout dans le monde.
["Au Canada, des femmes autochtones sont tuées dans l'indifférence quasi générale" - site SLATE.fr]
Je veux me battre partout où il y a de la vie

Livre de Clara Zetkin
En stratège, Clara Zetkin a ouvert la voie vers un monde délivré du suprématisme masculin. Loin d'être une observatrice impartiale, c'était une militante très engagée ; une vraie pionnière.
Angela Davis
En plus d'être féministe, celle qui a inventé la Journée internationale des femmes, célébrée tous les 8mars, était aussi révolutionnaire, pacifiste et antifasciste, députée pendant treize ans et amie fidèle de Rosa Luxemburg. Ce livre, coordonné et introduit par la journaliste Florence Hervé, rassemble des lettres, des discours et des textes théoriques, une biographie et des portraits par différents auteurs de celle qui voulait se battre « partout où il y a de la vie».
les siestes du grand-père

Livre de Monia Ben Jémia
« La maison des grands-parents résonnait des musiques des fêtes et du silence de l’inceste. Lumineuse, joyeuse, emplie de musique et des cris de joie des enfants et des you you. Et sombre, effrayante, enfouie dans un épais silence ; on y entrait par une grande porte vitrée, protégée de fer forgé noir, les barreaux de sa prison.»
Dans ce récit, d'une implacable justesse, la victime relate une enfance qui a toutes les apparences d’un temps paisible, joyeux, sans souci. Pourtant, malmenée par les caprices et l'autorité perverse d'un parent faussement aimant, cette enfance a été volée, violée dans le plus grand secret. À l'étage, à mi-ombre, à l'heure de la sieste la pieuvre venait déployer ses tentacules et s'emparer de la victime. Une image d'effroi qui la poursuivra à jamais.
Ce livre, entre réalité et fiction, vient témoigner contre l'oubli et le silence, parce qu'il faut que le crime soit nommé, parce qu'il est illégitime de confisquer la mémoire de l'autre, parce que les grandes blessures tues se referment mal et exigent d'être reconnues et soulagées.
Ce genre de petites choses

Livre de Claire Keegan
En cette fin d’année 1985 à New Ross, Bill Furlong, le marchand de bois et charbon, a fort à faire. Aujourd’hui à la tête de sa petite entreprise et père de famille, il a tracé seul sa route : élevé dans la maison où sa mère, enceinte à quinze ans, était domestique, il a eu plus de chance que d’autres enfants nés sans père.
Trois jours avant Noël, il va livrer le couvent voisin. Le bruit court que les sœurs du Bon Pasteur y exploitent à des travaux de blanchisserie des filles non mariées et qu’elles gagnent beaucoup d’argent en plaçant à l’étranger leurs enfants illégitimes. Même s’il n’est pas homme à accorder de l’importance à la rumeur, Furlong se souvient d’une rencontre fortuite lors d’un précédent passage : en poussant une porte, il avait découvert des pensionnaires vêtues d’horribles uniformes, qui ciraient pieds nus le plancher. Troublé, il avait raconté la scène à son épouse, Eileen, qui sèchement lui avait répondu que de telles choses ne les concernaient pas.
Un avis qu’il a bien du mal à suivre par ce froid matin de décembre, lorsqu’il reconnaît, dans la forme recroquevillée et grelottante au fond de la réserve à charbon, une très jeune femme qui y a probablement passé la nuit. Tandis que, dans son foyer et partout en ville, on s’active autour de la crèche et de la chorale, cet homme tranquille et généreux n’écoute que son cœur.
Claire Keegan, avec une intensité et une finesse qui donnent tout son prix à la limpide beauté de ce récit, dessine le portrait d’un héros ordinaire, un de ces êtres par nature conduits à prodiguer les bienfaits qu’ils ont reçus.
["Bonnes sœurs et mauvaises filles" - note dans la CANARD ENCHAINE du 30 décembre 2020]
La putain du Califat

Livre de
Le manuel de l’esclavage, c’est un peu la Convention de Genève du djihadisme, écrite par une génération qui croit vivre dans l’Arabie du viie siècle tout en regardant Game of Thrones, où les scènes de bordels servent d’intermèdes aux décapitations… Esclave de douze maîtres, vendue et revendue de Qaraqosh en Irak à Raqqa en Syrie, l’histoire de Marie dessine la géographie de l’État islamique. Et sa théologie : tous les péchés des hommes se sont incarnés dans son corps de femme… »
Marie nous a confié son histoire : elle a exigé que tout soit raconté, que rien ne soit omis. Son récit bouleversant est celui d’une chrétienne capturée par les djihadistes, qui veut vivre, qui se bat, qui refuse de se laisser briser par la bestialité des hommes. Et celui de la victime, souillée, torturée, violentée, qui découvre finalement comment on est accueilli par les siens quand on revient de l’enfer.
Ce livre montre les exactions commises au nom de la charia. Il oblige à voir comment les fondamentalistes, qui n’ont d’yeux que pour les vierges du Paradis, transforment les femmes en putains.
Le consentement

Livre de Vanessa Springora [parution en Livre de poche]
« Depuis tant d'années, je tourne en rond dans ma cage, mes rêves sont peuplés de meurtre et de vengeance. Jusqu'au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l'enfermer dans un livre. ».
Séduite à l'âge de quatorze ans par un célèbre écrivain quinquagénaire, Vanessa Springora dépeint, trois décennies plus tard, l'emprise qui fut exercée sur elle et la trace durable de cette relation tout au long de sa vie de femme. Au-delà de son histoire intime, elle questionne dans ce récit les dérives d'une époque et d'un microcosme littéraire aveuglé par le talent et la notoriété.
Entretien dans La Grande Librairie de François Busnel.
Les impatientes

Livre de Djaïli Amadou Amal [Le livre a reçu le prix Goncourt des Lycéens 2020]
Trois femmes, trois histoires, trois destins liés. Ce roman polyphonique retrace le destin de la jeune Ramla, arrachée à son amour pour être mariée à l’époux de Safira, tandis que Hindou, sa soeur, est contrainte d’épouser son cousin. Patience ! C’est le seul et unique conseil qui leur est donné par leur entourage, puisqu’il est impensable d’aller contre la volonté d’Allah. Comme le dit le proverbe peul : « Au bout de la patience, il y a le ciel. » Mais le ciel peut devenir un enfer. Comment ces trois femmes impatientes parviendront-elles à se libérer ?
Mariage forcé, viol conjugal, consensus et polygamie : ce roman de Djaïli Amadou Amal brise les tabous en dénonçant la condition féminine au Sahel et nous livre un roman bouleversant sur la question universelle des violences faites aux femmes.
[Note de lecture parue dans LA PROVENCE et reprise du Facebook de l'éditeur]
le génie lesbien

Livre d'Alice Coffin
« Enfant, je m’imaginais en garçon. J’ai depuis réalisé un rêve bien plus grand : je suis lesbienne. Faute de modèles auxquels m’identifier, il m’a fallu beaucoup de temps pour le comprendre. Puis j’ai découvert une histoire, une culture que j’ai embrassées et dans lesquelles j’ai trouvé la force de bouleverser mon quotidien, et le monde. »
Journaliste dans un quotidien pendant plusieurs années, la parole d’Alice Coffin, féministe, lesbienne, militante n’a jamais pu se faire entendre, comme le veut la sacrosainte neutralité de la profession. Pourtant, nous dit-elle, celle-ci n’existe pas.
Dans cet essai très personnel, Alice Coffin raconte et tente de comprendre pourquoi, soixante-dix ans après la publication du Deuxième sexe, et malgré toutes les révolutions qui l’ont précédé et suivi, le constat énoncé par Simone de Beauvoir, « le neutre, c’est l’homme », est toujours d’actualité. Elle y évoque son activisme au sein du groupe féministe La Barbe, qui vise à « dénoncer le monopole du pouvoir, du prestige et de l’argent par quelques milliers d’hommes blancs. » Elle revient sur l’extension de la PMA pour toutes, sur la libération de la parole des femmes après #Metoo ; interroge aussi la difficulté de « sortir du placard ». Et sans jamais dissocier l’intime du politique, nous permet de mieux comprendre ce qu’être lesbienne aujourd’hui veut dire, en France et dans le monde.
Combattif et joyeux, Le génie lesbien est un livre sans concession, qui ne manquera pas de susciter le débat.
je suis une sur deux

Livre de Giulia Foïs
Je vais me permettre de te tutoyer, tu ne m’en veux pas ? On ne se connaît pas, c’est vrai. Mais vu ce qu’il vient de t’arriver, je crois qu’on a quelques points communs. Alors on va faire un truc, si tu veux bien : je t’écris maintenant, et toi, tu me lis quand tu veux. D’accord ? Moi, j ’ai des choses à te dire. Toi, sens-toi libre d’en faire ce que tu veux. D’ailleurs, c’est peut-être par là que je devrais commencer : sens-toi libre de tout, tout le temps, et surtout de refuser. Ton « non » est un droit élémentaire. Au-delà de respectable, il est inaliénable. Même si on vient de te le piétiner. Alors, par exemple, tu peux dire : « Non, Giulia, je ne te lirai pas, pas tout de suite, et peut-être même jamais.» Mais je vais juste poser ça là.
[Entretien de l'auteure à la RTBF, le 14 mars 2020 - vidéo intégrale et extraits]
Livres sur les femmes victimes de violences (rentrée 2020)

Le site LIVRESHEBDO propose les livres de la rentrée 2020 ayant pour thème les violences subies par les femmes
"Société misogyne, conjoints violents, harcèlement au travail... La libération de la parole des femmes sur les violences qu'elles subissent au quotidien a donné naissance à une myriade de récits à paraître à la rentrée. La mise en mots de ces blessures, diffuses ou vivaces, guéries ou à vif, empêche les victimes de tomber dans l'oubli et révèle l'enchevêtrement complexe de la domination masculine, évidente dans sa violence ou dissimulée dans les mœurs et les normes...."
c'est la première fois que je vis longtemps

Livre de Lise Poirier Courbet
Vingt ans après les faits, dans le cahier rouge et noir, la narratrice écrit son journal, celui de l'enquête qu'elle mène auprès de ses frères et sœurs et à partir des pièces du procès. Dans le cahier bleu, elle fait vivre l'adolescente de seize ans avant et juste après le viol. Elle écrit la traversée de l'événement comme une tentative d'apprivoiser quelque chose qui ne peut jamais l'être. "L'écriture, un cri muet qui me protège"
Une vidéo de la séance de présentation du livre par l'auteure, le 11 octobre 2019 à Paris ICI
Déni - Mémoire sur la terreur

Livre de Jessica Stern
Dans ce récit inédit, l’autrice reprend peu à peu possession de son histoire, notamment en remontant la piste de son violeur. Grâce à une investigation de terrain et à un véritable travail d’auto-analyse, elle livre ici une réflexion approfondie sur le processus de déni : déni des victimes et de leur entourage, mais aussi d’une société tout entière. Bien plus qu’un témoignage de victime, ce « mémoire » se présente sous la forme d’une enquête passionnante, menée sur plusieurs fronts. Un document explosif, qui tient en haleine jusqu’à la fin.
- La fiche du livre sur le site de l'éditeur
- La préface de Jessica Stern (publiée sur le site https://entreleslignesentrelesmots.blog)
Laëtitia

Livre d'Ivan Jablonka
Dans la nuit du 18 au 19 janvier 2011, Laëtitia Perrais a été enlevée à 50 mètres de chez elle, avant d'être poignardée et étranglée. Il a fallu des semaines pour retrouver son corps. Elle avait 18 ans. Ce fait divers s'est transformé en affaire d'Etat : Nicolas Sarkozy, alors président de la République, a reproché aux juges de ne pas avoir assuré le suivi du "présumé coupable", précipitant 8 000 magistrats dans la rue, en février 2011. Mais Laëtitia Perrais n'est pas un fait divers.
Comment peut-on réduire la vie de quelqu'un à sa mort, au crime qui l'a emporté ? Pendant deux ans, Ivan Jablonka a rencontré les proches de la jeune fille, sa soeur jumelle, ses parents, ses amis, les responsables des services sociaux, ainsi que l'ensemble des acteurs de l'enquête, gendarmes, juges d'instruction, procureurs, avocats et journalistes, avant d'assister au procès du meurtrier, en octobre 2015. De cette manière, Ivan Jablonka a pu reconstituer l'histoire de Laëtitia. Il a étudié le fait divers comme un objet d'histoire, et la vie de Laëtitia comme un fait social. Car, dès sa plus jeune enfance, Laëtitia a été maltraitée, accoutumée à vivre dans la peur, et ce parcours de violences éclaire à la fois sa fin tragique et notre société tout entière : un monde où les femmes se font harceler, frapper, violer, tuer.
Ivan Jablonka poursuit son projet d'exploration des frontières entre littérature, histoire et sciences sociales. Ce livre est une expérience d'écriture autant qu'une enquête, destinée à rendre à Laëtitia sa singularité et sa dignité.
La dangereuse

Livre de Loubna Abidar et Marion Van Renterghem
Au Maroc, elle dérange. Trop libre. Trop franche. Trop vraie. Trop femme.
Loubna Abidar est devenue un symbole, l’incarnation d’une résistance. Jamais elle ne baisse les yeux, jamais elle ne retient ses mots. Elle en a acquis un surnom : « Abidar la dangereuse ».
Le succès international du film Much Loved (2015), où elle joue le rôle d’une prostituée, lui a valu d’être nominée pour le César de la meilleure actrice. Mais aussi d’être traitée de « pute », menacée de mort et agressée dans son pays. Sa faute ? Avoir osé briser des tabous sur la nudité, la prostitution, la place des femmes dans une société machiste.
Au fil de ce livre écrit avec Marion Van Renterghem, grand reporter au Monde, Loubna Abidar raconte son combat.Son enfance dans la pauvreté. La violence et l’hypocrisie des hommes. Le poids des traditions et du mensonge. Sa découverte du cinéma, qui l’a à la fois sauvée et piégée.
De la médina de Marrakech aux marches du Festival de Cannes, c’est un long voyage vers la liberté, un message aux femmes et aux hommes d’aujourd’hui.
Les violences conjugales

Livre de Liliane Daligand
Fléau social mondial, les violences conjugales touchent tous les membres de la cellule familiale, à commencer par les femmes. En France, elles seraient 10 % à en subir.
La culpabilité et la honte empêchent souvent les victimes de parler. Comment rompre la loi du silence ? Le mieux reste encore de recourir à un tiers formé à la clinique des violences conjugales.
Dans cet essai, le docteur Liliane Daligand réaffirme qu’il existe des thérapies et des expertises efficaces pour lutter contre ce phénomène qui concerne tous les milieux sociaux. Accompagnement, soutien, prise en charge médicale, sociale et judiciaire… Autant de pistes qui permettent de sortir de la situation d’emprise qui caractérise toute violence conjugale.
La déferlante # MoiAussi - Quand la honte change de camp

Livre de Brigitte Paquette
#MoiAussi, #MeToo, #BalanceTon Porc, ces mots-clics ont été écrits des milliers de fois sur les réseaux sociaux par des femmes – et aussi par des hommes – qui ont été victimes de violence sexuelle.
Ce mouvement international de dénonciation des crimes des harceleurs et des agresseurs sexuels a constitué une véritable vague de fond qui a ébranlé la domination masculine. Des hommes puissants ont été acculés au pied du mur et leur impunité a été mise à mal. Certains ont subi les foudres de la justice, d’autres non. Cependant, tous ont vu leur réputation entachée par l’accumulation des allégations les visant. Quand une première victime faisait état de son cas, plusieurs autres se décidaient à témoigner à leur tour. La libération de la parole des victimes a permis que la honte change de camp. Ce qui en soi constitue une véritable révolution.
Brigitte Paquette rappelle qu’avant #MoiAussi, il y a eu d’autres vagues de dénonciations importantes, puis elle décrit et analyse dans une perspective historique, sociale et internationale la déferlante #MoiAussi. Elle fait état de nombreux témoignages et met en valeur les composantes qui ont favorisé ce mouvement sans précédent de solidarité. Elle pose des éléments de réponse à cette question cruciale : pourquoi la vague de dénonciations #MoiAussi est-elle arrivée à ce moment-ci de l’histoire ? Enfin, elle examine ce que signifie pour les victimes cette reprise du pouvoir sur leur vie.
La Paix des ménages - Histoire des violences conjugales, XIXe-XXIe siècle

Livre de Victoria Vanneau
« Quoi donc ! La justice au pied du lit ! » L’exclamation résume à elle seule le lent travail de compréhension, d’appréciation et d’encadrement de ces brutalités bien particulières que sont les violences conjugales.
Devenue un « fait de société », la question des violences conjugales avance aujourd’hui lestée de chiffres, mais aussi d’une « belle » mythologie : nous autres modernes serions les premiers à lutter contre elles, à les juger réprouvables et même à les punir.
À l’heure où les historiens s’emploient à revisiter la place de l’État dans l’organisation des sociétés, ce livre est une contribution majeure à la compréhension historique de la place du droit et de la justice dans le processus de pacification des mœurs qui tenaille tant la France depuis le xixe siècle. Nourri des centaines de cas de violences conjugales dont la justice n’a pas cessé d’être saisie, il plonge le lecteur au cœur des tribunaux et fait le pari de se placer au plus près des magistrats qui traitent ces affaires. En montrant comment on s’y prenait, jadis, pour punir les « maltraitements » domestiques, cet ouvrage entend alimenter les débats citoyens et lutter contre les idées reçues : non, le xixe siècle ne fut pas que celui du « droit de correction » du mari sur son épouse, et sans doute être, ayant su faire de ces violences un « fait de droit » et non pas un « fait de société », savait-il mieux les punir qu’aujourd’hui.
La femme qui fuit

Livre de Anaïs Barbeau-Lavalette
Anaïs Barbeau-Lavalette n'a pas connu la mère de sa mère. De sa vie, elle ne savait que très peu de choses. Cette femme s'appelait Suzanne. En 1948, elle est aux côtés de Borduas, Gauvreau et Riopelle quand ils signent le Refus Global. Avec Barbeau, elle fonde une famille. Mais très tôt, elle abandonne ses deux enfants. Pour toujours. Afin de remonter le cours de la vie de cette femme à la fois révoltée et révoltante, l'auteur a engagé une détective privée. Les petites et grandes découvertes n'allaient pas tarder.
Les violences contre les femmes

Livre de Maryse Jaspard
La prise en compte des violences contre les femmes en tant que problème de société s'est consolidée au cours des dix dernières années ; en 2010, la lutte contre les violences faites aux femmes a été déclarée grande cause nationale par l'État français. Mais que recouvre le concept de violences contre les femmes ? Comment identifier les formes de violence ? Quelle est leur ampleur ? Qui sont les victimes ? Qui sont les agresseurs ?
Des enquêtes récentes de victimation donnent des estimations des faits de violences. Mais seule une analyse approfondie du phénomène permet de déconstruire les idées reçues et de lever les tabous. L'Enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (Enveff, 2000) a répondu à cette nécessité ; elle demeure la source principale de l'étude sociologique de ces violences.
La mondialisation de la reconnaissance des violences faites aux femmes reste un élément majeur du combat contre les inégalités entre les sexes. Le chiffrage de ces violences relève d'enjeux politiques et sociaux fondamentaux, à l'échelon national et international.
Femmes sous emprise les ressorts de la violence dans le couple

Livre de Marie-France Hirigoyen
Les agressions physiques dans le couple n'arrivent pas soudainement mais résultent d'une escalade de comportements abusifs et d'intimidations. La pire violence n'est pas la plus visible. Si les femmes ne partent pas, c'est qu'elles ont été piégées, mises sous emprise. Comprendre l'emprise, c'est aussi s'en déprendre.
Marie-France Hirigoyen analyse les ressorts de la violence au sein du couple, car il faut comprendre pour agir.
Un livre utile et pratique qui permet d'intervenir dès les premiers signes de violence psychologique.
« Un indispensable point de départ pour comprendre comment et pourquoi la situation bascule, mais aussi pour trouver des solutions. » Valérie Péronnet
Darling

Livre de Jean Teulé
Un soir, une jeune femme aborda Jean Teulé.
Curieusement affublée, elle semblait sortir d’un sketch des Deschiens mais son regard, sa démarche et son assurance gouailleuse intriguèrent l’écrivain.
Elle dit s’appeler Darling, vouloir raconter son histoire afin qu’il en tire un livre. Elle estimait qu’ils rendraient tous les deux un grand service à leurs contemporains en montrant qu’on peut toujours s’en sortir en dépit de la violence et des catastrophes qui vous tombent sur la tête.
En écoutant le récit de Darling, Jean Teulé a entendu l’éternelle lamentation de ceux qui traversent les déserts abominables des vies sans affection, sans respect, sans ressource. Mais il a discerné aussi la voix d’une personnalité étonnante, la voix d’une femme capable de dévisager le malheur avec insolence et d’en parler avec des mots étonnamment justes. De son frère, mort bizarrement dans un accident de la route, elle dira : Quand je l’ai vu, la tête transpercée par une barre de fer tombée d’un camion, j’ai trouvé qu’il ressemblait à un joueur de baby-foot.
Succession de coups durs, de rebuffades, d’humiliations, de rêves salopés, de tortures morales et physiques, sa vie a été une longue et lente chute sur le toboggan social d’une France impitoyable, descente aux enfers dont chaque étape lui a laissé une cicatrice incurable.
Jean Teulé n’a pas voulu écrire une biographie, il a tenté de rendre, à travers l’écriture romanesque, la trajectoire baroque et tragique d’une femme exceptionnelle que le sort accable, que la société ignore et méprise et qui, pourtant, continue inlassablement à se battre pour redonner à sa vie une cohérence et un but.
Grâce à ce roman tendre et terrible, drôle aussi, Jean Teulé – dont le premier livre Rainbow pour Rimbaud a rencontré un immense succès – confirme toute la profondeur et la richesse de son talent.
sauf les fleurs

Livre de Nicolas Clément
Marthe vit à la ferme avec ses parents et son frère Léonce. Le père est mutique et violent, mais l’amour de la mère, l’enfance de Léonce et la chaleur des bêtes font tout le bonheur de vivre.
À seize ans, elle rencontre Florent et découvre que les corps peuvent aussi être doux. Deux ans plus tard, le drame survient. Les fleurs sont piétinées, mais la catastrophe laisse intacts l’amour du petit frère et celui des mots.
Une histoire bouleversante et charnelle, une langue d’une puissance étincelante : la voix de Marthe, musicale et nue, accompagnera le lecteur pour longtemps.
Rose Madder

Livre de Stephen King
Quatorze ans de mariage, quatorze ans de mauvais traitements : toute la vie de Rosie. Un enfer ! Doublé d’une obsession : fuir son tortionnaire de mari, flic jaloux, bourreau sadique, prêt à la massacrer à la première occasion.
900 kilomètres suffiront-ils à la préserver de Norman ? Qui donc pourrait lui venir en aide ? Personne en ce monde. Mais il existe un autre monde. Celui de Rose Madder. Cette femme n’est peut-être qu’un personnage de tableau, une hallucination. Elle possède pourtant un pouvoir étrange. Un pouvoir dont Rosie pourrait profiter. A moins qu’en traversant la toile, elle ne déchaîne l’apocalypse…
Après Jessie et Christine, le plus génial explorateur des zones obscures de notre inconscient se glisse une fois encore dans la peau d’une femme à l’âme fêlée, habitée par la peur. Cette peur qui conduit aux actes les plus fous, aux passions les plus noires.