Le livre (et écriture) en quelques chiffres
La situation économique de l'édition indépendante
Une étude de la Fédération des éditions indépendantes (Fedei) - La FEDEI a été fondée en 2021 -
En ouverture des ces 1ères Assises nationales, la Fédération des éditions indépendantes et l’Agence régionale du Livre Provence-Alpes-Côte-d’Azur présentent les résultats de l’étude « SITUATION ÉCONOMIQUE DE L’ÉDITION INDÉPENDANTE », coordonnée par David Demartis.
Quelle est l’économie réelle des éditions indépendantes ? Que représentent-elles en termes de chiffre d’affaires, d’emploi, de rentabilité ? Quel est le poids réel de la librairie indépendante dans leur activité ? Quels niveaux de production, de placements, de retours, de réassorts ?
11/04/2024
Les jeunes Français et la lecture en 2024
Une étude CNL - Ipsos, rendu publique le mardi 9 avril 2024
Mesurer et comprendre les pratiques, les leviers et les freins en matière de lecture, chez les 7-19 ans Après trois études consacrées aux jeunes, en 2016, 2018 et 2022 sur différentes tranches d’âges, le CNL souhaite continuer à contribuer à une meilleure connaissance d’un public essentiel pour le secteur du livre, en interrogeant une nouvelle fois les jeunes âgés de 7 à 19 ans.
« Le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs »
Une étude économique du SNE
Pour la première fois, le Syndicat national de l’édition (SNE) a mesuré sur la base d’un échantillon représentatif le partage de la valeur générée par l’édition de livres : en moyenne, 25% du chiffre d’affaires net d’une maison d’édition revient aux auteurs et 18% est conservé par l’éditeur, une fois ses coûts directs assumés.
Dans le cadre des discussions menées en 2023 avec les organisations d’auteurs, le Syndicat national de l’édition a jugé nécessaire d’aborder de manière factuelle et objective la question du partage de la valeur entre auteurs et éditeurs, en réalisant une étude approfondie. Le prix de vente du livre est réparti pour moitié entre les libraires, distributeurs et diffuseurs, tandis que l’autre moitié constitue le chiffre d’affaires net de l’éditeur. Le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs est donc étudié sur la base des seules recettes perçues par l’éditeur.
Cette étude a vocation à contribuer à une meilleure compréhension des réalités économiques des éditeurs et à documenter le partage de la valeur entre auteurs et éditeurs.
La valeur générée, soit la marge sur coûts directs avant droits d’auteurs, s’établit à 42,6% du CA net éditeur qui se répartit entre les droits perçus par les auteurs (24,8%) et ce qui est conservé par l’éditeur (17,8%) pour couvrir ses frais de structure (12,9%) et contribuer à son résultat d’exploitation avant impôts (4,9%).
Cette étude a été réalisée sur les comptes sociaux 2022 d’un panel de maisons d’édition membres du SNE selon une méthodologie revue par un cabinet indépendant. Avec un chiffre d’affaires de 1,1 milliard d’euros au prix public hors taxes, l’échantillon représente 29,2% du marché sur les 5 genres éditoriaux entrant dans le périmètre de l’étude.
Une enquête dévoile les pratiques de lecture des Belges
Les pratiques de lecture des Belges mieux connues grâce à une enquête Statbel. Les chiffres 2022 viennent de paraitre.
Qui lit, qui ne lit pas
Et également, un communiqué de presse du Syndicat des libraires francophones (SLFB) : bilan de l’activité de ses membres pendant l’année 2023.
2023 en librairie, des inquiétudes malgré la stabilité du chiffre d’affaires
Une étude du Syndicat de la Librairie française (16 janvier 2024)
L’année 2023 se présente comme un « retour à la normale » qui clôt définitivement la parenthèse de la crise sanitaire qui avait vu les librairies résister à plusieurs mois de fermeture avant de réaliser une année 2021 exceptionnelle.
Derrière cette apparente stabilité, plusieurs indicateurs révèlent des évolutions inquiétantes pour le proche avenir.
Résumé :
Les adolescents et leurs pratiques de l'écriture au XXIe siècle : nouveaux pouvoirs de l'écriture ?
Les pratiques d’écriture des adolescent·es passées au crible de l’association Lecture-Jeunesse (novembre 2023)
« Ils passent leur temps sur les écrans » ! La déploration assimile implicitement cette activité des adolescents à la seule réception passive et essentiellement à celle d’images. Selon ce discours convenu, les adolescents ne fréquenteraient donc plus l’écrit hors de l’école : plus de lecture et à plus forte raison plus d’écriture. Pourtant des enquêtes récentes sur les activités culturelles des jeunes montrent déjà qu’une partie de cette activité sur écran est au contraire dédié à la lecture d’écrits divers mis en ligne (de Twitter, Snapchat, Instagram aux fanfictions par exemple…).
L'étude publiée par Lecture Jeunesse dans le cadre de l'enquête menée par son Observatoire de la lecture et de l'écriture, confirme que les adolescent·es écrivent au quotidien. L'Observatoire constate un rapport spécifique à l'écriture et notamment la difficulté des interrogé·es à se considérer comme scripteurs, ainsi que la nature hybride de cette pratique à la fois numérique et manuscrite.
L'édition des livres jeunesse - les chiffres 2022-2023
Résultats en baisse après une année 2021 exceptionnelle
Avec un chiffre d’affaires de 378,1 M€, l’édition de livres jeunesse est le troisième segment en valeur. Il est en recul de 8,2 % en valeur et de 11 % en volume par rapport à 2021. Ces données en baisse doivent être relativisées car la comparaison repose sur une année 2021 à la croissance exceptionnelle. Si l’on compare 2022 à 2019, année de « référence » pré-pandémie, le marché du livre jeunesse est en croissance de 7,7 % en valeur mais en baisse de 2,9 % en volume. Le segment de l’éveil et de la petite enfance ( albums illustrés ) qui avait bien performé en 2020 et 2021, grâce aux effets de l’école à la maison, en subit le contrecoup en 2022 avec des ventes en volume en baisse de 4,8 %. Le renchérissement des matières premières a, par ailleurs, obligé les éditeurs à opérer de nombreux arbitrages pour contenir les coûts de fabrication de ces ouvrages gourmands en cartes graphiques, papiers spéciaux et façonnages complexes. Le segment du documentaire jeunesse a été dynamique en 2022 avec la parution de titres qui traitent de thématiques actuelles comme le réchauffement climatique et la préservation de la planète, ou qui abordent les questions sociétales à l’aune du féminisme. Une nouvelle tendance se dessine en librairie avec l’apparition d’ouvrages de développement personnel destinés aux enfants. Le segment de la fiction jeunesse est celui qui a été le moins dynamique en 2022 avec une baisse des ventes prononcée (-20 % ) mais qui fait suite à un historique 2021 fort. Les titres du fonds ou les nouveautés, notamment poussés par la prescription de jeunes lecteurs sur TikTok au travers du hashtag #booktok, peuvent néanmoins faire d’excellentes ventes.
Économie du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles : les statistiques de l’année 2022
Un article de l"ADEB, paru le 30/07/2023
"L’ADEB publie chaque année, au début de l’été, une étude statistique sur l’économie du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles. L’association vient de publier les chiffres de 2022. Ils montrent un recul par rapport à 2021. Les chiffres restent toutefois relativement bons : 2021 était une année exceptionnelle.
Les résultats compilent les données d’une enquête menée par GfK à la demande de l’ADEB et les chiffres des ventes directes des maisons d’édition, collectés quant à eux par l’ADEB. L’étude comporte deux versants : le marché du livre en Fédération Wallonie-Bruxelles (c’est-à-dire les ventes de livres réalisées en Wallonie et à Bruxelles) et la production éditoriale – section qui vise le chiffre d’affaires, en Belgique et à l’étranger, des maisons d’édition de Wallonie et de Bruxelles..."
Le chiffre d’affaires des éditeurs est passé de 3 078,6 millions d’euros en 2021 à 2 911 millions d’euros en 2022, soit une baisse de 5,4%. Le nombre d’exemplaires vendus est, quant à lui, passé de 486,1 millions en 2021 à
448,5 millions en 2022, soit une baisse de 7,7%. (Cf. Schéma 1)
Ces données en baisse doivent cependant être relativisées car la comparaison repose sur une année 2021 à la croissance exceptionnelle et quasi « hors norme » (rattrapage COVID sur tous les segments éditoriaux, très bonne santé de la BD et explosion du phénomène manga). Si l’on compare 2022 à 2019, année de « référence » pré-pandémie, le marché du livre est en croissance de 3,7% en valeur et 3,1% en volume...
Autres thèmes traités :
Le livre de poche
en 2022
extrait de l'étude du SNE
pour la LETTRE n° 452
(en préparation)
L'édition française
à l'international
en 2022
extrait de l'étude du SNE
pour la LETTRE n° 453
(en préparation)
Les jeunes et la lecture
1*- La « baisse de la lecture chez les jeunes » : le retour - Un article de LIVRESHEBDO du 23 mai 2023
La dernière enquête du CNL note que 80 % des 18-24 ans ont déclaré être lecteurs. Une baisse notable en comparaison avec 2019, mais qui confirme en fait une tendance depuis 2017. Pour cerner les habitudes de lecture des jeunes, il est primordial de prendre en compte d'autres chiffres et de mieux appréhender les nouvelles habitudes numériques....
2*- Le nouveau bac, les jeunes et la lecture - Un article de LIVRESHEBDO du 6 juin 2023
D'après la dernière enquête du Centre national du livre (CNL) sur les jeunes Français et la lecture, le goût de la lecture baisse avec l'âge et au fil du cursus des élèves. L'occasion pour Claude Poissenot de revenir sur la dernière réforme du bac et la place qu'occupe la littérature dans les choix de spécialités. ..
Et "Les classes sociales ont disparu (des enquêtes sur la lecture)"
L'analyse des catégories socio-professionnelles et du niveau de diplôme des lecteurs manque parfois aux enquêtes sur les habitudes de lecture et de fréquentation des librairies. Ce paramètre non pris en compte masque la question des inégalités sociales.
Les Français et la lecture en 2023
Le Centre National du Livre publie tous les deux ans une étude barométrique « les Français et la lecture » pour suivre l’évolution des pratiques et des perceptions des Français vis-à-vis du livre et de la lecture, mieux comprendre leurs motivations ou leurs freins à lire des livres et identifier les leviers qui les amènent ou amèneraient vers la lecture. Une étude Ipsos pour le CNL.
Les principales conclusions à retenir pour la 5e édition de ce baromètre :
Etude socio-économique de l'édition indépendante 2023
Un document de la Fédération des éditions indépendantes (FedEI)
Extrait de la conclusion :
" ... À l’aune de tous ces éléments, apparaît une profession bien plus structurée que d'aucuns pourraient
le croire, forte d’une grande diversité, lucide sur les enjeux colossaux auxquels la concentration de la
chaîne du livre comme la surproduction les exposent, consciente de ses difficultés économiques. Si les
écarts entre structures d’un bout à l’autre du spectre économique que nous avons identifié (nos
catégories A à D) ne peuvent être effacés ou minimisés, et sont même parfois revendiqués, ils révèlent
la nécessité de mieux se connaître et mieux se regrouper, afin de développer des modèles adaptés à
leurs besoins et aux nouveaux enjeux écologiques, dont ces structures sont souvent les chefs de file.
De cette étude, menée dans les conditions exposées en introduction, la Fédération des éditions
indépendantes tire de précieux enseignements. Parmi eux, le poids significatif de l’édition
indépendante dans la production nationale et l’écosystème du livre en France, la nécessité de
renforcer les liens avec certains partenaires mais aussi la difficulté à mobiliser les actrices et acteurs
concernant la transmission d'éléments essentiels à une analyse irréfutable .."
L'édition : Croissance exceptionnelle de l’activité en 2021
À l’occasion de son Assemblée générale, dont la réunion s’est tenue ce jour, le Syndicat national de l’édition (SNE) a communiqué les chiffres de l’édition française en 2021
"Avec un chiffre d’affaires des éditeurs en hausse de 9,7% par rapport à 2019 et de 12,4% par rapport à 2020 (17,7% si l’on exclut le secteur scolaire), 2021 s’impose comme une année « hors norme » pour l’édition française.
Un constat confirmé par l’augmentation du nombre d’exemplaires vendus qui passe de 421,6 millions en 2020 à 486,1 millions en 2021 (+ 15,3%)
Cette performance remarquable a été portée par la très bonne santé du secteur de la BD (+55,9%) et notamment du manga, segment particulièrement tonique qui a, de plus, bénéficié d’un puissant appel d’air avec la mise en place du Pass Culture.
Mais cette embellie a aussi irrigué l’ensemble des autres catégories éditoriales – Littérature (+4,9%) ; Religion (+32,8%) ; Art et Beaux livres (+49,5%), notamment grâce à la reconnaissance des librairies comme commerces essentiels en début d’année et dans la même période, au contexte de restriction de l’offre culturelle qui a conduit à se tourner davantage vers la lecture.
Cette croissance concerne aussi la production éditoriale passée de 97 326 titres en 2020 à 109 480 en 2021 (+12,5%) sans doute en partie par un effet de rattrapage, les éditeurs ayant pris la décision de reporter la publication de nombreux titres pendant les mois de confinement. La production en nombre d’exemplaires a connu, quant à elle, une hausse encore plus significative (de 21,3%) en raison notamment des réimpressions de séries entières de mangas...."
Les jeunes lisent-ils encore ?
Sur France Culture le 22 juin 2022
Les jeunes se sont-ils véritablement détachés de la littérature ? Le rapport "Les jeunes Français et la lecture" publié par le Centre national du livre (CNL) et l'institut de sondage Ipsos en mars 2022 nuance ce postulat. En effet, 81 % des Français de 7 à 25 ans lisent pour leurs loisirs. En excluant les élèves en école primaire de l'échantillon, ils restent tout de même 77 % qui lisent en moyenne quatre livres pour le plaisir. Toutefois, ce rapport revient sur les mutations des loisirs chez les jeunes, pour lesquelles la lecture est concurrencée par les écrans.
Dans cette perspective de (re)conquête des jeunes publics, Régine Hatchondo, à la tête du Centre national du livre inaugure, aujourd’hui même, 22 juin 2022, la 8e édition du Festival Partir en livre. Cette manifestation nationale du ministère de la Culture, organisée par le CNL, a notamment « pour préoccupation de s‘adresser aux enfants et familles qui n'ont pas forcément de livres chez eux ». Un véritable enjeu que de recréer du lien entre la jeunesse et la lecture : Régine Hatchondo pense ainsi que « la lecture devrait être une obligation comme la vaccination dans un carnet de santé. Ne laisser aucun enfant passer à côté de cet élément majeur de plaisir, de joie, d’émancipation ! »
Les usages d’achat et de lecture des livres imprimés, numériques et audio sur les 12 derniers mois
La SOFIA, le SNE et la SGDL publient les résultats de la 12e édition du baromètre des usages du livre numérique et audio. Menée par Médiamétrie au début de l’année 2022, cette enquête étudie les habitudes de lecture des Français au cours de l’année 2021.
Résumé :
Menée à l'échelle nationale, cette étude du Centre National du Livre confiée à IPSOS porte sur un échantillon de 1 500 personnes, âgées de 7 à 25 ans, interrogées en ligne du 27 janvier au 6 février 2022.
Elle a pour objectif de mesurer, comprendre et identifier les pratiques ainsi que les leviers et freins à la lecture chez les jeunes de 7 à 25 ans.
Résumé
♦ Les jeunes sont encore nombreux à lire
Globalement, 81% des 7-25 ans lisent pour leurs loisirs par goût personnel, 77% hors élèves de primaires.
Dans ce cadre, ils ont lu 5,4 livres au cours des 3 derniers mois, 4,4 livres hors élèves de primaires.
Les 7-19 ans lisent plus qu’avant des BD / mangas / comics (73%, +9 points par rapport à 2016), quand les 20-25 ans privilégient encore les romans (58%), suivis par les BD / mangas / comics (47%).
♦ Mais, le décrochage de lecture à l’adolescence est toujours bien présent et réel
La lecture « loisirs » décline fortement chez tous après 12 ans et l’entrée au collège, avec une baisse encore plus importante chez les garçons que chez les filles entre 13 et 19 ans : 68% des garçons lisent pour leurs loisirs à 13-15 ans vs 81% des filles au même âge.
Et le temps consacré à la lecture est nettement inférieur à celui passé sur écran
En moyenne, les lecteurs « loisirs » lisent 3h14 par semaine, mais l’ensemble des 7-25 ans (lecteurs ou non) passe 3h50 par jour devant un écran.
Les écrans sont d’ailleurs omniprésents dans leur vie, puisque 47% des jeunes font souvent autre chose en même temps qu’ils lisent :
envoyer des messages, aller sur les réseaux sociaux, regarder des vidéos…
♦ Néanmoins, les jeunes sont nombreux à aimer la lecture
Pour tous, la préférence pour d’autres activités est le principal frein à la lecture, et les lecteurs loisirs déplorent aussi le manque de temps, mais 84% des jeunes aiment la lecture (42% adorent), qui leur permet de se faire plaisir (48% des lecteurs loisirs), se détendre et s’évader (43%), ou de s’occuper (31%). Ils plébiscitent l’expérience de lecture à voix haute par leurs parents, dont ils gardent un souvenir très positif.
♦ Et ils n’hésitent plus à se tourner vers de nouvelles pratiques vis-à-vis de la lecture et des livres
40% des 7-25 ans ont déjà lu un livre numérique, 59% ont déjà écouté un livre audio ou un podcast et, bien qu’encore minoritaire, Internet devient un critère d’influence pour 29% des lecteurs loisirs. Youtube, Instagram et TikTok seraient d’ailleurs pour bon nombre d’entre eux une manière de s’informer sur les livres.
Plusieurs études le démontrent, plusieurs articles de presse ou radio le confirment : avec + 12,5% par rapport à 2020, la vente des livres a fait un véritable bon en 2021.
Certes une partie de cette augmentation consiste en un rattrapage de l'effondrement de l'année 2020 : - 4,5%. Mais malgré tout par rapport à 2019, année avant le confinement, 2021 se termine avec un augmentation supérieure à 7%.
Toutes les catégories de diffusion des livres ont progressé. Mais ce qui est remarquable, c'est que plus cette diffusion est proche du lecteur -la librairie de quartier- plus l'augmentation est forte : + 17,5 % pour les librairies contre une progression 2,5 fois moindre pour les hypermarchés.
Si tous les livres profitent de l'embellie, ce sont les bandes dessinées qui sont en haut du podium, loin devant les livres de fiction et essais comme le montre le tableau ci-dessous des meilleures ventes 2021. Un livre sur quatre est aujourd'hui une BD. La progression des BD entre 2020 et 2021 est de + 60% avec un total de 85 millions de BD vendues en 2021.
Les 10 meilleures ventes 2021
1*- Hormis la vente de livres en hypermarchés, les achats en librairies et en grandes surfaces culturelles affichent des résultats supérieurs à ceux de 2019 et 2020
2*- La Covid 19 a fortement impacté le livre d’art et le beau-livre
Un sondage, réalisé au mois de juin 2021, révèle que le secteur a été doublement et plus longuement frappé par la crise sanitaire que certains autres segments éditoriaux, du fait de la fermeture des librairies, mais surtout de celle des musées et lieux d’exposition
Même si juin et décembre 2020 (correspondant à la réouverture des librairies) ont été de très bons mois comme le montre les tableau de l'article du SLF, le CA en 2020 aura chuté de 3,3% selon le Syndicat de la Librairie Française et de 4,5% selon l’étude LH/Xerfi.
[les différences s’expliquant par l’utilisation de panels différemment constitués dans les deux études]
Point encourageant : les librairies de quartier ont mieux résisté que les grandes surfaces. Proximité, fidélité des acheteurs-lecteurs ?
La SOFIA (Société française des intérêts des auteurs de l'écrit), le SNE (Syndicat national de l'Edition) et la SGDL (Société des gens de lettres de France) publient les résultats de la 11ème édition du baromètre des usages du livre numérique. Menée par Médiamétrie au début de l’année 2021, cette enquête étudie les habitudes de lecture des Français au cours de l’année 2020....
Dès la fin du confinement, effet de rattrapage aidant, la reprise des ventes de livres a été marquée par un rebond (en valeur) de +22% en juin.
En juillet, les ventes restent soutenues, mais à un rythme nettement moins élevé (+6% seulement).
Compte tenu des pertes liées au confinement, l’année 2020 se soldera, probablement, par un résultat négatif (-11,5%).
Par ailleurs, comme pour de nombreux produits, la consommation du livre est marquée par une tendance forte : les acheteurs privilégient la proximité et boudent les grandes surfaces.
En effet les résultats sont assez différenciés selon les types de magasins : si les librairies ont vu en juillet les ventes augmenter de +13% à +16% selon les types de librairies, les grandes surfaces culturelles sont à +3% et les hypermarchés stagnent à -0,5%.
Nouveau paragraphe
Extrait (à propos des librairies) d'une étude de l'APUR (Atelier Parisien d'Urbanisme) effectuée en octobre 2020 sur les commerces parisiens.
Paris est la ville au monde qui concentre la plus de librairies. Celles-ci se sont concentrées depuis le XVI e siècle dans le Quartier Latin, à cheval sur les 5 e et 6 e arrondissements, à proximité de la Sorbonne. Ailleurs, l’implantation est plus éparse. Le nombre de librairies diminue depuis plus de 20 ans (-39 % soit -405 librairies depuis 2000) à cause, d’abord, de la concurrence des grandes enseignes de produits culturels (Fnac, Virgin…), puis de celle du commerce en ligne, Amazon devient, de fait, le plus grand libraire mondial. S’ajoutent les faibles marges et le coût de l’immobilier parisien qui précipitent les fermetures.
Afin d’enrayer cette chute, l’opération Vital’Quartier 2, initiée en 2008, intervient pour maintenir des librairies dans le Quartier Latin en préemptant et rénovant les locaux. La SEMAEST a installé 34 librairies/maisons d’édition dans Paris, dont 22 dans le Quartier Latin. Elle a également maintenu cette activité dans 19 autres locaux dont 15 dans le Quartier Latin. Le GIE, depuis sa création en 2017, a installé 10 librairies. Par ailleurs, plusieurs librairies nouvelles s’ancrent dans les quartiers périphériques. Elles développent des rayons spécialisés dans la bande dessinée, les mangas, les livres d’art ou bien encore des livres illustrés pour les plus jeunes. Pour se démarquer des sites de vente en ligne, elles organisent aussi des rencontres, des dédicaces avec des auteurs. De plus en plus de librairies indépendantes qui sont les plus nombreuses (seules un peu plus de 10 % appartiennent à un réseau d’enseigne), se regroupent, pour mutualiser leurs stocks et proposer, à travers des sites internet, de rechercher, réserver et se faire livrer (réseaux Paris Librairies, Librest, Canal BD…).
Des articles de LIVRESHEBDO
Les clients au rendez-vous dès le 1er jour
Clients nombreux et masqués, et libraires soulagés. Tel était le bilan, lundi soir, de la première journée de réouverture des librairies, placée sous le signe du plaisir partagé.
Le déconfinement a dopé les ventes de livres
Les niveaux de ventes de la 20e semaine ont dépassé ceux de 2019 à la même période.
"Click & collect" : Un bilan en demi-teinte
A l'heure de la réouverture, les librairies qui ont pratiqué le retrait de commandes pendant le confinement dressent un bilan contrasté de cette solution de repli, souvent plus symbolique que rentable.
A l'occasion de l'année de la BD (janvier 2020-janvier 2021), une étude du Ministère de la Culture
La bande dessinée, art jeune apparu au XIXe siècle peu avant le cinéma, connaît depuis près de vingt-cinq ans une forte expansion, à laquelle la France contribue largement, en tant que troisième pays producteur mondial. Sa production a été multipliée par dix depuis 1996. La vitalité de la création en bande dessinée se caractérise par une diversification artistique qui a donné naissance à des formes nouvelles et exigeantes. La sphère d’influence du 9e art s’est par ailleurs considérablement élargie, interagissant avec plusieurs autres expressions artistiques telles que le cinéma, le film d’animation, les jeux vidéo, les arts plastiques et la littérature, ce qui le place au carrefour de plusieurs arts. Pratique culturelle de premier plan, la bande dessinée attire sans cesse de nouveaux lecteurs de livres, tous genres confondus. Elle est devenue le deuxième segment le plus dynamique du marché du livre en France avec, en 2017, une croissance de 13 % de son chiffre d’affaires, derrière les ouvrages de documentation. Elle constitue l’une des pratiques culturelles les plus importantes des Français. Elle est également un outil d’apprentissage de la lecture et l’un des premiers contacts avec le livre. Aujourd’hui, 8,4 millions de Français achètent des BD, soit 15,5 % de la population française. La moitié de ces ouvrages étant destinée à des cadeaux, les lecteurs de BD sont encore plus nombreux. Malgré son dynamisme, le secteur est marqué par des déséquilibres et des fragilités qui affectent notamment la situation économique et sociale des auteurs. …
Une étude du Ministère de la Culture (la dernière en date du 15/06/2017)
Extraits de la synthèse
Forte d’un maillage territorial exceptionnel de plus de 16 000 lieux de lecture – 7 000 bibliothèques et 9 000 points d’accès au livre – la lecture publique est le premier réseau culturel de France. …
Depuis l’enquête de 2005, la pénétration des équipements numériques au sein des foyers s’est fortement accélérée. En 2016, 85% des français ont accès à internet depuis leur domicile (40% en 2005), 65% disposent d’un smartphone (11% en 2009), 40% disposent d’une tablette (4% en 2011). Face à la multiplicité de solutions numériques potentiellement concurrentes ou complémentaires des bibliothèques et dans un contexte d’accroissement du nombre de lieux de lecture publique et de forte diversification de leur offre, cette nouvelle enquête sur les publics et les usages des bibliothèques municipales était attendue. Elle met en lumière une modification en profondeur et sur le long terme du rapport qu’entretiennent les Français avec l’institution bibliothèque, évolution était déjà amorcée lors de l’enquête de 2005. 87% des Français de 15 ans et plus ont fréquenté une bibliothèque municipale au moins une fois dans leur vie, soit 15 points de plus qu’en 2005 (72%). Cette hausse importante résulte principalement de la progression de la fréquentation des bibliothèques municipales par les jeunes générations, qui pousse mécaniquement cet indicateur à la hausse. Autre résultat central de cette enquête : 40% de la population française a fréquenté une bibliothèque municipale au moins une fois lors des 12 derniers mois. Ce résultat est en très nette progression par rapport à 2005, supérieur de cinq points (35%) à celui de 2005 et de 14 points à celui observé en 1997 (25,7%). Le nombre d’usagers des bibliothèques municipales a augmenté de 23% depuis 2005, soit une hausse de plus de 4 millions d’usagers, alors que dans le même temps la population française ne s’est accrue que de 4%. ….
Simultanément à la hausse de la fréquentation des bibliothèques, le taux d’inscrits a connu un net recul, passant de 21% en 2005 à 16% en 2016. Si la place du livre et de l’emprunt demeure centrale dans l’activité des équipements de lecture publique, elle a fortement baissé au profit d’autres pratiques qui se répartissent sur la diversité de l’offre proposée par les bibliothèques. Ainsi, la progression du nombre d’usagers et la baisse du nombre d’inscrits synthétisent une tendance de fond au redéploiement des activités des bibliothèques municipales : en 1997, 69% des usagers étaient inscrits. En 2005, ce ratio n’était plus que de 59%. En 2016, il est tombé à 39% : si l’on continue à emprunter dans les bibliothèques, on vient aussi de plus en plus y faire tout autre chose. La meilleure prise en compte par les bibliothèques au cours de la dernière décennie de la qualité des lieux et de l’accueil en général a d’ailleurs été bien perçue par les usagers comme par les non usagers de ces équipements…
A l'occasion de son Assemblée générale du 26 et 27 juin 2019, le SNE (le Syndicat National de l'Edition) a publié une étude sur l'état de l'édition en France en 2018. Le site ACTUALITTE en publie un large compte-rendu :
Le chiffre d'affaires des éditeurs français a connu une baisse de 4,38 % en 2018, passant de 2 792,3 millions € en 2017 à 2 670,1 millions €, révèle un rapport statistique du Syndicat national de l'édition qui prend en compte les données de 160 maisons d'édition. Les ventes de livres ont baissé, elles, de 4,88 % par rapport à 2017.
Avec 419 millions d'exemplaires vendus en 2018, contre 430 millions en 2017, l'année passée fut en demi-teinte, pour l'édition française, en témoigne également le chiffre d'affaires cumulé des éditeurs, qui passe de 2 792,3 millions € en 2017 à 2 670,1 millions € en 2018, soit une baisse de 4,38 %.
Si la réforme scolaire avait fait de 2017 une bonne année pour l'édition, le Syndicat national de l'édition explique que « la rentrée littéraire n’a pas su pleinement rencontrer les attentes du public », tandis que les mouvements sociaux, la baisse des ventes dans les clubs de livres et du temps accordé à la lecture ont eux aussi pesé sur les résultats de l'année...
Quelques points particuliers
Les jeunes aiment lire. Une étude du Centre national du livre le confirme. Malgré la concurrence d'Internet et des jeux vidéo, la lecture résiste
À quelques semaines du lancement de la 4e édition de « Partir en livre » (du 11 au 22 juillet), manifestation qui promeut la lecture auprès de la jeunesse, le président du Centre national du livre décrypte pour Le Point l'étude que son institution a confiée à l'institut Ipsos pour mieux connaître le comportement des jeunes de 15 à 25 ans, en matière de consommation culturelle.(Propos recueillis par Baudouin Eschapasse)