
Robert Badinter 1928 - 2024
né le 30 mars 1928 à Paris 16e et mort le 9 février 2024 à Paris 6e.
Homme politique, juriste et essayiste français, professeur de droit privé et avocat au barreau de Paris, il se fait connaître du grand public pour son combat contre la peine de mort dont il soutient l'abolition devant le Parlement en 1981 alors qu'il est garde des Sceaux et ministre de la justice. Il sera aussi à l'initiative de la dépénalisation de l'homosexualité.
Robert Badinter entre au Panthéon le 9 octobre 2025, date anniversaire de l'abolition de la peine capitale en France.

L'Exécution
Robert Badinter
«Un grand roman classique, une histoire de haine, de sang, de mort et d’amour. Oui, d’amour. Unité de temps, de lieu, trois personnages : l’auteur, son vieux maître, la victime – oui, la victime – et puis la foule, avec quelques silhouettes bien plantées au premier rang. Un récit qui va droit son chemin vers la réponse à l’unique question : mourra-t-il ?
Ce qui importe, c’est de savoir ce qu’est la justice, comment elle fonctionne, à quoi sert un avocat, pourquoi la peine de mort. C’est tout cela qui nous bouleverse dans ce beau livre, dur et sensible à la fois. Ne laissez plus passer, en tout cas pas ainsi, ce qu’on nomme par dérision peut-être la Justice des hommes.» [Pierre Viansson-Ponté, Le Monde, 3 octobre 1973]

Contre la peine de mort
Robert Badinter
Né à Paris en 1928, avocat et professeur de droit, Robert Badinter a défendu des causes célèbres, comme le procès de Patrick Henry. Parallèlement, il milite pour les droits de l’Homme et adhère au Parti socialiste en 1971. À son arrivée au pouvoir, François Mitterrand le nomme Garde des Sceaux. En tant que ministre de la Justice, il fait voter, le 9 octobre 1981, la loi abolissant la peine de mort. On lui doit également des mesures telles que l’abrogation du délit d’homosexualité, la suppression de la Cour de sûreté de l’État et des tribunaux permanents des forces armées, les droits des victimes et l’amélioration de la condition carcérale. Président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995, il préside la commission d’arbitrage de la CEE sur la paix dans l’ex-Yougoslavie. Depuis 1995, il est sénateur des Hauts-de-Seine. Robert Badinter est l’auteur de nombreux ouvrages historiques et politiques.

Robert Badinter, pour la liberté d'aimer
Dominique Thiéry
« La répression pénale de l'homosexualité était une infâmie. Grâce à la dépénalisation, les homos se promènent aussi du côté ensoleillé de la rue. » Robert Badinter, père de la dépénalisation de l'homosexualité, loi du 4 août 1982. Le 13 janvier 2020, Robert Badinter reçoit Dominique Thiéry pour évoquer la dépénalisation de l'homosexualité qu'il fait voter en 1982, trois mois après l'abolition de la peine de mort. A 91 ans, l'ancien Garde des Sceaux raconte cette journée historique et 40 ans de combats LGBT : sida, PACS, mariage pour tous, PMA, GPA... Au-delà de l'importance et de la gravité du sujet abordé, la lutte incessante contre les discriminations de tous ordres, c'est l'exemplarité d'un engagement politique profond et empathique que Robert Badinter expose ici, la démonstration de ce que l'alliance entre la détermination, l'intelligence et la lucidité peuvent produire dans le concret de nos vies.

Son discours à l’Assemblée Nationale, le 17 septembre 1981
Robert Badinter est le garde des Sceaux et ministre de la Justice du Gouvernement de Pierre Mauroy lorsqu’il présente à l’Assemblée nationale le projet de loi abolissant la peine de mort, un des engagements présidentiels de François Mitterrand.
Robert Badinter, professeur de droit et avocat à la Cour d’appel de 1951 à 1981, est un abolitionniste de longue date, s’inscrivant dans la tradition de Jean Jaurès et d’Aristide Briand. Il démontre que la peine capitale n’engendre que la violence et que l’abolition, au contraire, privilégie la rédemption et la confiance en l’humain.
Malgré une forte opposition de nombreux députés de droite, l’abolition de la peine de mort est votée par 363 députés dont des gaullistes, parmi lesquels Jacques Chirac, François Fillon et Jacques Toubon et des centristes, tel Raymond Barre. 113 députés ont voté contre et 117 se sont abstenus
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Aux origines de son combat
Sur France Culture en 2002, 15 épisodes de 25 à 30 minutes chacun
Robert Badinter se dévoile au cours d'une série fleuve de quinze entretiens diffusés en 2002 sur France Culture dans la collection "Mémorables". Au micro de Joël Calmettes, l'ancien juriste et avocat revient sur tous les grands moments qui ont façonné sa vie, son œuvre, sa carrière.
En 2002, Robert Badinter s'entretenait avec le documentariste Joël Calmettes pendant quinze entretiens. Une occasion unique de remonter le temps et de suivre l'incomparable parcours d'un humaniste, grand avocat d'assises, juriste, homme politique de conviction et d'action. À travers sa trajectoire intime et familiale - l'exil et l'intégration républicaine de ses parents juifs venus de Russie puis l’arrestation en 1943 de son père, déporté et gazé à Sobibor - on touche aux origines les plus profondes de ses convictions humanistes qui ne l'ont jamais quitté ...
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« Je crois que la conscience morale a la forme d’un tribunal »
Un entretien dans la revue Philosophie Magazine, le 29 avril 2021
Le grand avocat et ex-ministre de la Justice, qui a combattu pour l’abolition de la peine de mort, la réforme des prisons ou le droit des homosexuels, est aussi auteur de théâtre. Ses pièces viennent d’être réunies dans Théâtre I (Fayard). Robert Badinter livre ici sa réflexion sur la pente qui conduit certaines victimes à abdiquer quand d’autres parviennent à préserver leur dignité ...
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Le procès de Patrick Henry
Une reconstitution en 5 épisodes sur France Culture le 24 avril 2021
La reconstitution exceptionnelle d’un procès qui a marqué l’histoire du droit et de la justice en France. Robert Badinter sait qu’il tient là une occasion décisive pour rendre caduque la peine de mort. Une plongée au cœur de la mécanique judiciaire.
Le 30 janvier 1976, Philippe Bertrand, 7 ans, est enlevé à la sortie de son école. Son ravisseur, Patrick Henry, 22 ans à l’époque, avoue le meurtre de l’enfant. Son procès s’ouvre le 18 janvier 1977. Ses avocats, Maitres Bocquillon et Badinter, vont tout faire pour lui éviter la guillotine.
Voici la reconstitution exceptionnelle d’un procès qui a marqué l’histoire du droit et de la justice en France. Sous la pression populaire et médiatique, un combat politique acharné se livre dans l’enceinte de la cour d’assises de Troyes. Avocat emblématique, Robert Badinter sait qu’il tient là une occasion décisive pour rendre caduque la peine de mort. Son abolition sera proclamée le 9 octobre 1981 ...
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