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Hors champ


Marie-Hélène Lafon


Gilles est le fils, celui qui devra tenir la ferme. Claire, la soeur qui n'est pas concernée par cette décision, prend la tangente au fil des années grâce aux études.

La ferme est isolée de tous. C'est le royaume du père qui donne libre cours à sa violence.

"Hors champ" traverse cinquante années. Dix tableaux, dix morceaux de temps, détachés, choisis ; le lecteur y pénètre tantôt avec elle, Claire, tantôt avec lui, Gilles. L'auteure fait alterner ces points de vue, toujours à la troisième personne, en flux de conscience.

Les parents, la soeur et le frère, et les autres - au bout du monde où ils se tiennent encordés, impuissants tous les deux.

"Hors champ" est le onzième roman de Marie-Hélène Lafon.




Soirée des Bouillons

le 12 février 2026


Gaza Ô ma joie


Hend Jouda


La poésie portée par des voix féminines dans le monde arabe d’aujourd’hui est bien vivante, elle répond à un urgent besoin d’expression. Sans surprise, l’univers de Hend Jouda est traversé par l’effroyable terreur de la guerre, l’incertitude et la précarité. Ses poèmes sont néanmoins habités par l’espoir d’une renaissance, par l’arrivée d’un cycle nouveau. Les mots découpent un espace dans l’espace, ils fragmentent le quotidien.

Ce recueil est constitué d’éléments à la fois intimes et universels. Anecdotes et sensations se suffisent à elles-mêmes et forment un monde en soi, lui permettent de survivre.


Gaza, ô ma joie est le cri de vie d’une poétesse de Gaza : ses poèmes écrits depuis le 7 octobre 2023 témoignent de la tragédie mais aussi d’une inextinguible soif de vivre, d’une énergie vitale paradoxale qui s’appelle joie.



Rue de Phénicie


Lamia Ziadé


Rue de Phénicie, c’est un livre d’artiste, un livre intime et un livre politique, un roman photo, un roman militant, un tract palestinien, un livre d’images, un livre de mythologie, un catalogue d’exposition, un livre de souvenirs ou de science-fiction.

La rue de Phénicie, c’est la rue où habite l’autrice à Beyrouth. Une rue au coeur de l’intrigue. Parce qu’il y a une intrigue. Le livre débute de nos jours dans un bar de Beyrouth chargé d’âmes brisées. La narratrice y rencontre un étrange inconnu. Il la pousse à partir à la recherche d’un bar légendaire qu’elle ne connait pas, et « d’où viennent tous les maux du Liban et du monde ». Débute une quête dans Beyrouth plongée dans le noir, qui durera une nuit et ne se terminera qu’à la dernière page du livre, de façon surprenante. Cette errance dans Beyrouth est rythmée de longs flash-backs où la narratrice revient sur sa vie à Paris. Depuis son arrivée à 18 ans, à la fin des années 80, jusqu’à son retour à Beyrouth en octobre 2023. On suit la trajectoire de cette Libanaise en France, de la fascination à la désillusion puis la révolte. Trente années de création artistique originale défilent avec passion. La narratrice passe de la découverte joyeuse de la vie parisienne culturelle, noctambule, libertine, dans le milieu de l’art et de la mode, à une prise de conscience face à la difficulté grandissante d’être Arabe en France, et surtout face à l’incompréhension de l’Occident pour la tragédie palestinienne. Les cabarets de Pigalle, à la Cloche d’or, les nuits blanches et soirées frivoles dans une vie d’insouciance et de plaisirs, font place, au fil des ans, à la déception et la colère face à la politique violente de l’Occident vis-à-vis des Arabes. Les événements de ces 30 dernières années sont vus par ce prisme, entre anecdotes intimes et épisodes historiques. Les scènes les plus amusantes côtoient les sujets les plus graves, dans une mise en page fantasque. Des lectures sur l’histoire du Proche-Orient, de la Palestine, ponctuent la narration, et des scènes racontées de films cultes font irruption dans le récit.


200 reproductions en quadrichromie de dessins originaux et de photographies de l’auteure irradient les pages du livre. La très belle déambulation lyrique dans Beyrouth fantomatique et onirique s’achève. La narratrice a trouvé ce que renferme ce fameux bar, qui pourtant n’existe pas.




La fête est finie

Une recension du site

En attendant Nadeau


Officier radio


Marie Richeux


« Comment ne pas oublier ? », dit le père de Marie, évoquant la disparition déjà ancienne de son frère marin. Parce qu’elle révèle l’inverse de ce qu’elle croit dire – la perte inoubliable –, la question éveille le trouble et la curiosité de la narratrice. À propos du naufrage et de la mort de cet oncle Charlot qu’elle n’a pas connu, elle a toujours entendu : « On ne saura jamais. »

C’est que le mystère reste entier sur les circonstances de l’accident de l’Emmanuel Delmas en 1979 au large des côtes italiennes : la brume, une collision avec un autre navire, très peu de survivants, plusieurs versions divergentes. L’énigme et le drame, l’émotion de son cousin Loïc dans la lumière dorée d’un soir d’août, il n’en faut pas davantage à Marie pour partir sur les traces de Charles Richeux, officier radio du navire.

Compilant les articles parus à l’époque, lisant avec avidité les dossiers d’archives, les correspondances, les télégrammes diplomatiques, conversant avec d’anciens capitaines et des veuves de marins, elle nous entraîne dans une passionnante reconstitution de la tragédie. Au fil des conversations et des recherches, c’est un peu de l’histoire bretonne qui affleure, où une modeste exploitation agricole, l’attente des femmes restées à terre et l’importance cruciale d’un petit club de foot tissent un pudique roman familial.

Quand elle interroge les ruses de la mémoire et se rit de sa propre obsession des traces et de l’enregistrement des voix, c’est son autoportrait en femme de radio que nous offre Marie Richeux : l’enregistrement, comme l’écriture, luttant contre l’effacement. Mais, à l’issue de sa quête, ce qui apparaît et donne à ce livre sa vibration toute particulière, c’est la belle évidence d’une littérature comme questionnement.




"C'est une grande liberté de fabriquer du roman avec ma propre vie"

L'auteure sur

France Culture